On doit à Liebig (1840) la loi du minimum selon laquelle la croissance des végétaux est limitée par l'élément dont la concentration est inférieure à une valeur minimale au-dessous de laquelle les synthèses ne peuvent plus se faire. Cette loi peut être généralisée ainsi : un facteur écologique joue le rôle de facteur limitant lors qu’il est absent ou réduit au-dessous d’un seuil critique ou bien s’il excède le niveau maximum tolérable. La teneur de l’eau de mer en phosphates joue le rôle de facteur limitant et règle l'abondance du plancton ainsi que la productivité du milieu. Le bore est un élément rare dans le sol. Lorsqu'il a été épuisé par les plantes cultivées, la croissance de celles-ci s'arrête même si on leur fournit en abondance les autres éléments indispensables. Chaque être vivant présente vis-à-vis des divers facteurs écologiques des limites de tolérance entre lesquelles se situe son optimum écologique. Cette notion a été établie par Shelford (1911) lors de son étude de l'écologie des Cicindèles qui habitent les rives du lac Michigan. Il a montré que la période de reproduction de ces insectes est celle où leurs exigences sont les plus précises.Une espèce capable de supporter des variations importantes de l'intensité des facteurs écologiques est dite euryèce. Elle est sténoèce dans le cas contraire. Cette nomenclature appliquée à des facteurs écologiques tels que la température ou la salinité permet de définir des espèces sténothermes, eurythermes, sténohalines, euryhalines. Dans les régions à climat froid la température est en général le facteur limitant. Dans les régions à climat chaud ou aride le facteur limitant est le plus souvent l’eau.